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Les contes de ma Grand Ma

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10 février 2011

LA CASQUETTE DE GRAND- PA

casquette

 Grand pa a toujours sa casquette sur la tête : quand il jardine quand il bricole, quand il marche en montagne, quand il joue à cache-cache avec les enfants, il n’oublie jamais sa casquette. Pourtant elle n’est ni belle ni neuve. Il l’a déchirée en rampant sous des barbelés, râpée sur les rochers, égratignée dans un roncier, éclaboussée de petites taches blanches en repeignant les volets.

-Je crois bien que grand- pa dort avec sa casquette, dit Barbara à la table du goûter

-Mais non, grosse bête, personne ne dort avec un chapeau sur la tête sauf les rois qui gardent leur couronne, sans quoi on ne les reconnaîtrait pas quand ils sont en pyjama » lui répond Emmanuel.

-Il y a aussi les meuniers qui gardent leur bonnet de coton pour dormir : regardez mon livre de chansons, ,ajoute Chloé,  meunier , tu dors, ton moulin, ton moulin va trop vite…..mais des vrais meuniers ,je n’en ai jamais vus.

Ce dimanche c’est la fête de Pâques ; les enfants arrivent en courant chez grand-pa et grand-ma.

-Alors, elles sont passées ? vous les avez vues ? demande Emmanuel tout essoufflé

Bien entendu je les ai vues : trois belles cloches : deux grosses et une petite ornées de grands rubans blancs qui volaient à toute vitesse, répond grand –pa. En passant au-dessus du jardin elles se sont secouées : allez vite voir si elles ont laissé tomber quelque chose

-Prenez des paniers, dit grand- ma, un panier pour Chloé, un panier pour Emmanuel

-Et pour moi, proteste Barbara : pas de panier pour moi ?

-Pas de panier pour Barbara ? tiens Minette , prends ma casquette, et bonne chasse à tous les trois .

En poussant des cris de joie, les petits explorent le jardin : les buissons, le cœur des touffes de narcisses, le creux des branches du cerisier. Ils y découvrent des œufs multicolores, et il y a même une corde à sauter pour Chloé, un canif pour Emmanuel, un éventail pour Barbara. Tout le butin est déposé sur la table du jardin : la casquette de grand-pa est remplie d’œufs en sucre rose , bleu ou vert, d’œufs en chocolat et sur le dessus il y a un gros œuf en nougat blanc piqueté d’amandes brunes. La casquette est fière et heureuse d’avoir été si utile.

vallon

L’été est maintenant arrivé. Grand-pa a repris ses promenades en montagne. Il part à l’aventure (car pour partir à l’aventure il suffit d’une casquette et d’un objet capricieux et fatidique comme chacun sait).  Aujourd’hui il monte à la bergerie ; mais le vent fou qui tourbillonne dans le col de Buffère lui arrache sa casquette. Voilà qu’elle s’envole au dessus de la cascade. Va-t-elle tomber dans le torrent ? Non, un dernier souffle l’emporte entre deux branches de mélèze où elle reste coincée : grand-pa rentrera sans sa casquette, mais pour elle une nouvelle aventure commence : une merlette un peu pressée recherchait un coin tranquille pour y bâtir son nid, y pondre ses œufs, y élever ses petits. Elle se pose sur le mélèze, inspecte la casquette  et se dit que c’est le plus beau nid du monde: si rond, si doux ; je n’ai plus qu’à l’aménager un peu .

 En un rien de temps elle y apporte de la mousse, de la laine laissée par un mouton sur les épines d’un groseillier, et de la bourre soyeuse de chardon bleu : la casquette est maintenant prête à recevoir ses œufs : un , deux ,trois , quatre jolis œufs bleu-verts qu’elle se met à couver.

Pour la casquette c’est la joie des œufs de Pâques qui recommence.

Bientôt les cinq œufs ont éclos, les petits merlots ont vite appris à ouvrir tout grand leur bec pour gober mouches et vers de terre, à se retourner pour faire tomber leurs petites crottes hors du nid. Leurs plumes ont poussé, ils vont bientôt s'envoler.

 En un rien de temps elle y apporte de la mousse, de la laine laissée par un mouton sur les épines d’un groseillier, et de la bourre soyeuse de chardon bleu : la casquette est maintenant prête à recevoir ses œufs : un , deux ,trois , quatre jolis œufs bleu-verts qu’elle se met à couver.

Pour la casquette c’est la joie des œufs de Pâques qui recommence.

Bientôt les cinq œufs ont éclos, les petits merlots ont vite appris à ouvrir tout grand leur bec pour gober mouches et vers de terre, à se retourner pour faire tomber leurs petites crottes hors du nid. Leurs plumes ont poussé, ils vont bientôt s'envoler.

 

La casquette est maintenant vide, petit à petit le vent la remplit de douces aiguilles de mélèze mêlées aux premiers flocons de neige…mais elle n’est pas triste car elle sait qu’au printemps la merlette reviendra : le nid reprendra vie et elle accueillera à nouveau de jolis œufs bleus.

Chez les grand-parents on prépare la fête de grand-pa. Les enfants lui apportent fièrement un joli paquet. Devinez ce qu’il contient !

- On l’a achetée tout seul sur le marché, dit Chloé, le marchand nous a dit que c'est une caquette de chasse mais c'est une casquette de chef, c’est la casquette de grand-pa.

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21 janvier 2011

Le pendu dépendu, une histoire pour les plus grands

L_on12

C' était au temps lointain où de nombreux chrétiens partaient en pèlerinage sur les routes d' Europe. Pendant des jours , des semaines, des mois , des années parfois, ils marchaient vers des lieux saints pour y prier et demander le pardon de leurs péchés. C'est ainsi qu'une famille allemande : le père, la mère et leur fils Hugonel partirent à pied en pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle où se trouve le tombeau de l'apôtre Jacques.

Il s marchaient avec d'autres pèlerins : des français, des anglais , des allemands ou des italiens en priant et en chantant. Après avoir traversé la France, escaladé de hautes montagnes : les Pyrénées, ils arrivèrent en Espagne. Un soir la famille parvenue à San Domingo décida de s'arrêter dans une auberge pour se restaurer et se reposer. La servante qui leur servit de la soupe aux pois n'avait jamais vu d'aussi beau jeune homme qu' Hugonel : il était grand, blond, souriant et ses yeux clairs étaient transparents comme l'eau des ruisseaux de sa Bavière natale. Se penchant vers lui elle l'invita à la rejoindre après le repas sous les tilleuls parfumés pour y écouter le chant du rossignol et danser au clair de lune. Mais Hugonel indigné refusa sa proposition : " Sur le chemin de Saint Jacques l'air embaume du parfum de nos prières , nos chants sont plus doux que celui des oiseaux , j'y marche avec bonheur en invoquant le Saint : laisse moi, je suis bien fatigué et j'ai très mal aux pieds. La servante ainsi repoussée décida de se venger. Tandis que les pèlerins dormaient elle cacha dans le baluchon d' Hugonel un gobelet d'argent ciselé appartenant à son maître.

Le lendemain matin, au départ des pèlerins elle poussa de grands cris : « mon maître venez vite ces voleurs vous ont dérobé votre beau gobelet ! appelez les gardes ! » ;on les arrêta , on les fouilla, le jeune homme fut jeté en prison, jugé malgré ses protestations, condamné à être pendu au gibet de la ville.

Les parents, choqués de découvrir la malhonnêteté de leur fils et désespérés de l’avoir perdu aussi tragiquement, continuèrent tristement leur route vers Compostelle. Là ils prièrent Saint Jacques d’avoir pitié d ‘Hugonel et de l’aider malgré tout à entrer au Paradis, puis ils reprirent le chemin de leur village.

En repassant par San Domingo ils décident d’aller prier une dernière fois auprès du gibet où le corps de leur fils est toujours pendu et d’implorer le gouverneur de la ville de les autoriser à enterrer le cops en terre sainte. Très émus ils s’approchent du lieu du supplice et voilà qu’ils entendent des cris de joie et reconnaissent la voix de leur fils : « Père, Mère vous voilà enfin ! voyez je ne suis pas mort : Dieu a envoyé un ange que vous ne voyez pas, il est là sous mes pieds, depuis votre départ il me porte pour éviter que la corde ne me coupe le souffle et un autre ange vient me nourrir. Venez me délivrer !.

Fous de joie les parents se précipitent chez le gouverneur à qui ils racontent l’histoire. Le gouverneur est entrain de déjeuner, on vient de lui apporter sur un grand plat des poulets rôtis et des poules farcies. Il éclate de rire : « Vous dîtes qu’il est vivant ce coquin qu’on a pendu le mois dernier ?….Mais mes bons amis il est bien mort, aussi mort que ces poulets dont je vais me régaler ». Au même instant les poulets rôtis se dressent sur le plat et se mettent à chanter, les poules bouillies battent des ailes et s’égosillent et le gouverneur épouvanté se jette à genoux.

Vite les gardes se précipitent vers le gibet, le gouverneur ordonne de dépendre Hugonel que ses parents embrassent en pleurant. La servante est jetée en prison mais à la demande du garçon on la laisse aller à condition qu’elle partira en pèlerinage à Compostelle. Après le départ des pèlerins qui retournent chez eux tout joyeux en louant Dieu, le gouverneur fait détruire le gibet. A sa place on élève une chapelle, et dans un des murs on construit un poulailler qui abrite encore maintenant de jolies poulettes blanches en souvenir de l’histoire du pendu dépendu.

Cette légende est illustrée sur un vitrail d’une église de Rouen comme une petite bande dessinée sans paroles. Ceux qui viennent la contempler comprennent ainsi que la justice de Dieu est bien plus juste que celle des hommes.

 

Note :D’après la légende, le corps de l’apôtre Jacques fut jeté dans une barque après son martyr et abandonné aux vagues. La barque vint s’échouer sur la côte de la Galice espagnole à un emplacement qu’indiqua une étoile nouvelle, d’où le nom de Compostelle c’est à dire : champ de l’étoile. Si vous allez marcher sur le chemin de Saint Jma_coquille_st_jacquesacques il vous faudra comme aux pèlerins du moyen-âge un solide bâton ainsi qu’une coquille creuse qui vous servira d’écuelle et de gobelet. On appelle ces coquilles très nombreuses sur la côte espagnole des coquilles Saint Jacques. Il n’y en a pas deux semblables, j’en ai une caisse pleine à votre disposition ! .

16 janvier 2011

PITCHKOUYOU

Il y avait une fois un petit garçon esquimau, qui s’appelait Pitchkouyou, et qui habitait un igloo au bord de la banquise. Un matin son papa sortit de l’igloo, renifla l’odeur du vent, écouta comment la glace craquait, et décida: “Pitchkouyou, nous allons pêcher!” Il prit ses lignes, ses hameçons, son grand couteau en os de baleine, et tous deux partirent vers la mer.

- J’aimerais avoir un traîneau, et aussi un chien pour le traîner, dit Pitchkouyou, qui n’aimait pas beaucoup marcher. Mais son papa fit semblant de ne rien entendre, car un petit esquimau ne doit jamais réclamer.


Ils arrivèrent au bord d’un trou qu’un phoque avait creusé dans la glace pour pouvoir respirer entre deux plongées, et le papa de Pitchkouyou commença à pêcher.

Au bout d’un long moment, un gros poisson mordit à l’appât.

 - Aide-moi donc, dit le papa de Pitchkouyou.

 - Est-ce que c’est un bébé baleine, demanda le petit esquimau.

Ce n’était pas un bébé baleine, mais c’était tout de même un très gros poisson.

 - Pitchkouyou, le temps se gâte, dit son papa, rapporte donc ce poisson à la maison, je te rattraperai bientôt.


Pitchkouyou remarqua alors que le soleil pâlissait sous une brume légère. Il partit donc portant ou tirant son poisson. Comme tous les petits esquimaux, il savait très bien s’orienter, mais la brume tombait, et la lumière semblait monter du sol. On ne distinguait plus ce qui était neige, glace ou ciel.

 - L’igloo est par là, décida Pitchkouyou.

Mais il n’était plus sûr de rien du tout, et il avait un petit pincement à l’estomac. Puis, après avoir longtemps marché, il entendit un gémissement et se rappela toutes les histoires terrorisantes de sa grand mère. Mais il se força à continuer, et vit bientôt un renne qui avait une patte coincée dans une fissure de glace. De temps en temps, une larme coulait de ses yeux: le froid était si vif qu’elle gelait tout de suite et faisait “cling” en tombant par terre. Pitchkouyou sortit son petit couteau en os de morse, et il dut travailler longtemps pour dégager la patte du renne.

 - Et voilà la nuit qui tombe, dit il, et je suis très fatigué et un peu perdu!

 - Monte sur mon dos, dit le renne, et dis moi où est ton igloo.

Mais Pitchkouyou dut reconnaître qu’il était tout à fait perdu, et tellement fatigué qu’il faillit s’endormir sur le dos du renne, bercé par le balancement de sa marche.

 - Tiens voilà une lumière au loin, dit Pitchkouyou, c’est mon igloo!

Mais ça n’était pas ça du tout. Il s’agissait d’une caverne dans la glace et les rochers, toute scintillante de lumière. Un feu brûlait au milieu, avec un chaudron dessus. Et derrière, se tenait un personnage étrange, avec une grande barbe, et un bonnet à trois pointes. Il n’était pas plus grand que Pitchkouyou et n’avait pas l’air content du tout.

 - Que fait là ce petit garçon? dit-il, seuls les animaux ont le droit de voir le Maître de la Banquise.

Le petit esquimau se rappela alors les histoires de sa grand mère et la puissance de ce personnage, qui commandait aux vents, faisait se disloquer ou se ressouder la banquise, et à qui les animaux obéissaient.


Le renne dit alors:

 Pardonne lui, Seigneur de la Banquise, mais il est vraiment très gentil. Il m’a libéré de la glace qui coinçait ma patte.

 - Bof, bof, bon, ça va, fit le Seigneur Nain, en caressant sa barbe.

En fait , il aimait particulièrement ce renne là, car autrefois... Mais c’est une autre histoire que je vous raconterai peut-être plus tard.

 - Je vais même te faire un cadeau, dit-il au petit esquimau, donne moi ton poisson.

Il le trempa alors dans son chaudron, et le poisson ressortit tout doré

 - Mais, il est tout dur, dit Pitchkouyou en le reprenant, prêt à pleurer. On ne pourra plus le manger!

 - Idiot, dit le renne, il est maintenant en or ton poisson!

 - Qu’est ce que c’est, l’or? demanda Pitchkouyou.

C’était vraiment un petit esquimau très ignorant.

 - Ce sont les “longs nez “qui ont inventé ça, dit le renne.

 

Les longs nez, c’étaient les hommes blancs qui venaient avec un énorme bateau en fer , pour acheter les fourrures de renards des neiges ou d’ours blancs.

 - Je ne sais pas ce qu’ils en font, dit le renne, mais ils sont prêts à donner  n’importe quoi pour avoir des cailloux d’or.

 


Pitchkouyou, rasséréné, remonta sur le dos du renne et ils repartirent parmi les blocs de glace. Les nuits étaient vraiment très courtes, en cette saison. On avait à peine le temps de bailler deux fois, de faire un petit bout de rêve de rien du tout, et hop! la nuit était finie.

Le ciel s’éclairait. Le vent s’était levé, et le petit esquimau put rapidement s’orienter. Il retrouva donc son igloo où l’attendait sa famille morte d’inquiétude.

 - Ca y est, voilà le gros poisson, dit Pitchkouyou, c’est papa qui l’a pêché, mais c’est moi qui l’ai transformé!

Et il s’écroula sur les fourrures d’ours pour dormir

 


La maman de Pitchkouyou savait très bien comment négocier avec les “longs nez”, et je ne vous raconterai pas tout ce qu’elle obtint en échange du poisson, pour son mari, pour elle, pour ses cousins, ses neveux, pour les cousines de ses cousins, et les arrière grands parents des petits cousins de ses petites nièces.

 


Quant à Pitchkouyou, il eut son traîneau avec un chien aux yeux verts pour le tirer. Il chercha longtemps la grotte du Seigneur de la Banquise, car sa famille ne croyait qu’à moitié ce qu’il avait dit, mais jamais il ne put la retrouver.

 


Tout le monde raconte encore dans les campements esquimaux cette histoire et se demande d’où pouvait venir le poisson en or. Pitchkouyou devait être un magicien, c’était la seule explication raisonnable. Mais Pitchkouyou se moquait bien de ce qu’on racontait de lui...

25 décembre 2010

JOYEUX NOËL

Joyeux noël à tous les petits enfants sur tous les continents!!! ;)

ps: n'oubliez pas de taper votre e-mail dans le news lettre pour être informé de toutes les activités du blog!!!

22 novembre 2010

L'ELECTION DU ROI DES ANIMAUX

Ce jour là, on entendait dans la grande forêt un vacarme assourdissant : le lion, l'aigle et le crocodile avaient décidé que l'un d'entre eux devait être proclamé roi des animaux, mais bien sûr ils n'étaient pas d'accord :

- qui peut voler comme moi jusqu'aux nuages et planer au dessus de la savane ? criait l'aigle.

-et qui peut rivaliser avec moi à la course, rugissait le lion,

- dites moi lequel d'entre vous est capable de nager si vite et si longtemps au fond du fleuve ? soufflait le crocodile.

-organisons un concours , proposa l'éléphant que tous respectaient, nous demanderons au vieux babouin d'être le juge et de couronner le roi des animaux. Les flamants roses et les marabouts iront inviter tous les animaux ".

Le jour du concours, il y avait foule au bord du fleuve pour assister au spectacle. Jusqu'au début des épreuves il n'y avait que trois concurrents, mais au dernier moment on vit s'avancer boitillant et cancanant un petit canard doré . " Attendez ! moi aussi je veux participer !.... ".Un grand rire s'éleva de la foule des animaux, mais le sage éléphant agitant ses grandes oreilles décida d'une voix de tonnerre

-nous avons quatre candidats au titre de roi, et maintenant que le concours commence !

Le babouin s'installa sur un rocher escarpé et annonça la première épreuve " en place pour le vol ".

L'aigle se présenta le premier. Perché sur le toit d'une case il déploya tranquillement ses vastes ailes et prit son essor : en un instant il s'éleva plus haut que les arbres les plus hauts, disparut derrière un nuage puis redescendit, planant gracieusement en décrivant de larges cercles pour se reposer sur son toit " oooh ! " admira la foule "remarquable, vingt sur vingt " jugea le babouin , "au tour du lion ".Bien sûr il ne pouvait pas voler, mais il ne voulait pas en convenir. Il arriva au galop, sauta par dessus le babouin et retomba légèrement à l'autre bout du terrain. " Bel essai, dit le juge ,mais çà ne s'appelle pas voler, je crois même que c'est tricher: zéro ! A toi crocodile ".Celui ci se hissa hors du fleuve, mais il eut beau frapper le sol de sa queue, rouler des yeux furieux, ouvrir et refermer sa gueule il ne put décoller son ventre du sol, et c'est très honteux qu' il entendit la décision : "lamentable : zéro. Et que sais tu faire petit canard ? "Sans hésiter il prit son élan, courut lourdement sur ses pattes palmées, battit l'air de ses courtes ailes et commença à s'élever : peu à peu il monta jusqu'à la première branche du baobab puis redescendit en spirale se poser aux pieds de l'éléphant. "Pas mal du tout " dit le babouin "dix sur vingt. Passons maintenant à la course " .

Sûr de lui le lion s'avança sur la ligne de départ. Au signal du babouin il bondit comme l'éclair, disparut dans un nuage de poussière. L'instant d'après il était de retour et c'est avec satisfaction qu'il entendit sa note: vingt. Le crocodile prit ensuite le départ : il s'ébranla, poussa sur ses pattes, s'arc-bouta sur sa queue, prit de la vitesse mais s'arrêta exténué au bout de quelques mètre. " Bel essai, dit le babouin, mais un peu court : cinq ! ".

C'était le tour de l'aigle : il se posa aux pieds du juge et sautilla lourdement de long en large sur ses serres recourbées . Bientôt il dût abandonner et s'envola pour se poser sur un arbre mort. Vexé il tourna le dos à la foule pour ne pas regarder le juge annoncer : " piteux, cinq et c'est bien payé....voyons si le canard fera mieux. "

Celui-ci démarra en se dandinant ; le cou étiré, les ailes tendues il fit vaillamment son tour de piste, acclamé par tous les oiseaux. " c'est moyen , dit le babouin, dix sur vingt et nous allons maintenant procéder à la dernière épreuve : la natation ".

Le crocodile comptait bien prendre sa revanche : il plongea dans les nénuphars et disparut sous l'eau, tourbillonna, réapparut, virevolta, nagea sur le dos, exhibant son ventre blanc, bref tout le monde l'applaudit et il eut la satisfaction d' entendre " bravo ! vingt sur vingt. Le lion peut il maintenant nous montre ses talents de nageur ? ".

Tout le monde sait que, comme les chats, les lions détestent l'eau. Il entra dans le fleuve avec dégoût, pataugea, nagea quelques mètres et regagna vite la berge. " c'est tout ? ...et c'est peu: cinq et ne discutons pas ".

Quant à l'aigle il se laissa tout simplement glisser au fond du fleuve où il serait encore si le crocodile ne l'avait repêché en riant de toutes ses dents " c'est un zéro, mon bel oiseau, et il ne nous reste plus à juger que le canard ".

Bravement celui-ci descendit dans l'eau où il se mit à barboter puis à nager en rond enfin il plongea, son petit derrière frétillant à la surface . " assez bien , dit le babouin, çà vaut dix. Et maintenant écoutez bien, écoutez tous ! trois candidats ont obtenu vingt cinq points : le lion l'aigle et le crocodile, mais le petit canard doré totalise trente points : le roi des animaux c'est donc lui ! ".

Et c'est ainsi que le canard devint roi.

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14 novembre 2010

Soyez informés des nouvelles histoires

Bonjour à tous,
vous pouvez désormais être informés des nouvelles histoires mises en lignes. Il vous suffit de rentrer votre adresse mail dans l'emplacement prévu à droite et de remplir les formalités. Vous recevrez alors un e-mail sur votre boîte mail qui vous préviendra qu'une nouvelle histoire a été mise en ligne.

Inscrivez-vous et bonne lecture...

ps: n'oubliez pas de confirmer votre adresse mail en allant sur votre boîte mail et en cliquant sur le lien...

13 novembre 2010

le tigre stupide et les petits chacals

Dans une grande forêt de l'Inde vivait un gros tigre redoutable et stupide toujours affamé. Quand il avait faim il rugissait, griffait l'écorce des arbres, fouettait les buissons avec sa queue. Les animaux avaient si peur qu'au lieu de se cacher en silence, ils couraient dans tous les sens, le tigre n'avait qu'à sauter sur eux et les dévorer.

Si bien qu'un jour il ne resta plus dans la forêt qu'un couple de petits chacals très maigres, très fatigués mais très rusés. Ils savaient très bien se cacher, mais un jour où ils étaient sortis de leur tanière pour chercher un peu de nourriture, ils se retrouvèrent face à face avec le tigre : lui aussi avait très faim .

-Oh ! oh ! petit père chacal , dit la petite mère chacal, cette fois je crois bien que nous allons être mangés. - Enfin ! Je vous trouve ! misérables petites créatures, venez ici sur le champ que je vous fasse l'honneur de vous croquer pour mon déjeuner , leur cria le tigre d'une voix terrible .

Petit père chacal salua très bas : - Ne vous fâchez pas Monseigneur, nous aurions dû venir plus tôt, mais voyez vous il y a là bas un tigre énorme... - Un tigre ? rugit la bête féroce, un tigre dans ma forêt ? Je suis le seul tigre ici, ne l'oublie jamais !. - Oh Monseigneur ,c'est un vrai tigre je vous assure, au moins aussi gros que vous : si vous pouviez le voir, il vous ferait peur !... - Peur ! apprenez que je n'ai peur de rien ! menez moi vers ce tigre insolent : je le mangerai d'abord et vous deux après .

Le tigre rugit si fort que tous les arbres de la forêt frissonnèrent. Les petits chacals précédèrent le tigre, ils dansaient sur le chemin , parfois ils se retournaient pour le saluer ,et ils le conduisirent jusqu'à un grand puits au fond duquel luisait une eau profonde et limpide. Ils passèrent d'un côté du puits et le tigre se tint de l'autre . - Regardez dans le puits, Monseigneur, dit le petit père chacal, vous y verrez l'autre tigre !

 Le tigre se pencha pour regarder dans le puits, et naturellement, il y vit la figure d'un gros tigre redoutable qui le regardait aussi. Le tigre se mit à grimacer, à grincer des dents, et à secouer la tête, et le tigre dans le puits grimaça ,grinça des dents et secoua la tête. Monseigneur le tigre très redoutable et très stupide se mit en colère , et l'autre se mit en colère aussi .

Bien sûr, il n' y avait pas de tigre dans le puits, c'était son image qui se reflétait dans l'eau , mais il était si furieux qu'il sauta dans le puits pour combattre son rival . Le puits était très profond ,les murs lisses et glissants , et l'eau très froide .Le gros tigre redoutable et stupide ne trouva pas l'autre tigre, il ne savait pas nager : il ne put sortir du puits et s'y noya .

Les deux petits chacals très heureux rentrèrent dans leur tanière en chantant et en dansant . Plus tard ils devinrent les parents d'un petit chacal très rusé qui triompha de l'énorme crocodile du fleuve Gange . Mais ceci est une autre histoire .

1 novembre 2010

le saviez vous ?

 Boire comme un trou se dit aussi boire à tire-larigot, qui devrait s’écrire tire la Rigaud. Et voici pourquoi : il y a bien longtemps l’évêque Eudes Rigaud qui était riche et généreux décida d’offrir à la cathédrale de Rouen la cloche la plus belle , la plus grosse, la plus sonore du carillon. Une fois fondue, ciselée, baptisée du nom de son donateur, la « Rigaud » fut installée à grand peine dans le clocher grâce à un appareil appelé « cage d’écureuil » dans lequel trois hommes faisaient tourner une roue.

 

Mais ensuite le carillonneur, chargé de faire sonner la cloche, fut incapable de l’ébranler : Elle était si lourde que l’on dut appeler trois costauds pour l’aider et ils n’acceptèrent ce travail que si on les encourageait en leur offrant à boire les meilleures bouteilles de vin de la ville.

 

Après avoir beaucoup bu, ils tirèrent donc sur les cordes de la Rigaud avec force et le bruit de la cloche s’envola sur la ville. On continua à donner à boire aux sonneurs du vin pour les encourager à tirer la Rigaud d’ou l’expression «à tire la rigaud" qui fut donnée à une époque heureuse où l’orthographe était fantaisiste, expression qui devint "à tire-larigot".

14 octobre 2010

La grande citrouille

 Il y a très longtemps, à l’endroit même où se trouve notre maison de Rouen, s’élevait un vieux château délabré. C’était le repaire de la grande citrouille Cucurbe ,créature malfaisante rapportée d’un pays lointain en guise de turban par une coquette qui voulait éblouir les Normands .

Cucurbe passait son temps à effrayer et malmener les petits enfants : c’est elle qui leur faisait oublier leurs leçons, perdre la clé de la maison, mélanger les chaussettes dans les tiroirs, rapporter sous leurs semelles de la boue ou de la crotte .Les maîtres se fâchaient, les mamans grondaient et les pauvres petits pleuraient, d’autant plus que la nuit la citrouille voletait au dessus de leurs lits en gémissant, et ils faisaient des cauchemars terrifiants, réveillant leurs papas qui n’étaient pas contents.

Mais un jour Gauthier, le fantôme d’un brave chevalier en visite chez ses cousins au château de Robert le diable, jura de mettre fin à tous ces méfaits.

Une nuit d’automne il vint défier chez elle la grande citrouille. Il avait confiance en sa bonne épée et commença habilement à découper des lanières dans la peau lisse.

Horreur !…chacun des morceaux découpés se transformait instantanément en une petite citrouille hideuse et tourbillonnante. Bientôt le brave fantôme se trouva complètement cerné et en grand danger de succomber,

C’est alors qu’il aperçut derrière un nuage la charmante sorcière Fanny très occupée à essayer le nouveau turbo-balai acheté le matin même à la foire Saint Romain.

« A moi belle sorcière !…Laisseras–tu cette maudite citrouille triompher d’un brave chevalier ».

Fanny détestait Cucurbe car elle aimait les enfants, mais elle n’osait pas l’attaquer seule. Aussi elle récupéra au passage sur la flèche de la cathédrale Victor, un diablotin coquin. Perché sur une gargouille, il lui apprenait à vomir toute l’eau de la toiture sur les chapeaux neufs des passantes. La marchande de parapluies, ravie, lui offrait tous les soirs des corbeilles de sucres de pomme. Ensuite la sorcière siffla dans ses doigts pour convoquer ses amies les chauves-souris .

Alors commença la grande bataille.

Gauthier taillait en morceaux la grande Cucurbe, Fanny se lançait à la poursuite des méchantes petites citrouilles et Victor habilement les embrochait sur sa fourche, puis les confiait aux chauves souris. Bientôt la place fût nettoyée et une troupe de chauves-souris s’envola du château en ruines, emportant les citrouilles très loin dans un pays inconnu d’où elles ne purent jamais revenir.

Ce pays, qui n’avait pas encore été découvert par Christophe Colomb, c’est l’Amérique où, depuis en souvenir de cette bataille, les citrouilles pullulent la nuit d’ Halloween.

Le calme est revenu rue Lamartine où on n’a jamais revu ni Gauthier Longue-Epée, ni Fanny l’ ensorceleuse, ni le diablotin coquin Victor. Les enfants du quartier ont oublié l’horrible Cucurbe. Mais les chauves-souris sont toujours là. Elles montent bonne garde et si vous venez à Rouen l’été, vous les verrez voleter dans mon jardin.

Elles ne se reposent qu’après la Toussaint.

Il reste sur une vieille pierre près de l’emplacement du gibet un autre souvenir de cette bataille : un écusson portant des armes que, seule, j’ai pu déchiffrer. D’azur à la citrouille de gueule écartelée de la fourche d’or et du turbo-balai d’argent.

11 octobre 2010

première histoire

C'est juste l'histoire d'une grand Ma et d'un grand Pa qui voulaient que tous les soirs leurs petits enfants puissent lire une petite histoire...


.P1070488

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Les contes de ma Grand Ma
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